Qu’est-ce que le cancer du poumon?
Les poumons sont les « soufflets » qui nous permettent d’absorber l’oxygène présent dans l’air et d’éliminer de notre organisme les déchets de dioxyde de carbone.
Le cancer du poumon est un cancer des cellules des poumons. Lorsque les cellules vieillissent ou s’endommagent, l’organisme les remplace par de nouvelles cellules. Règle générale, le processus de division et de remplacement des cellules se déroule de manière contrôlée. Toutefois, lorsque les cellules deviennent cancéreuses ou malignes, les dommages causés à l’ADN (les instructions génétiques contenues dans chacune des cellules) font en sorte qu’elles changent d’aspect et de comportement comparativement aux cellules normales. Les cellules cancéreuses se reproduisent de façon incontrôlable, puis commencent à envahir les tissus environnants et à se propager à d’autres parties de l’organisme (ce processus est connu sous le nom de métastase). Cette croissance anormale peut gêner le fonctionnement normal des poumons.
Dans l’ensemble, le cancer du poumon est le troisième des cancers les plus souvent diagnostiqués en Ontario, derrière le cancer de la prostate et le cancer du sein.
Il existe deux principaux types de cancer du poumon : le cancer du poumon non à petites cellules (qui représente de 85 à 90 % de l’ensemble des cas) et le cancer du poumon à petites cellules. Un type de cancer appelé mésothéliome pleural s’attaque aux parois des poumons (la plève). Ce type de cancer, qui est très différent du cancer du poumon, est le plus souvent causé par l’inhalation de fibres d’amiante.
Dans l’ensemble, le cancer du poumon est le deuxième cancer le plus fréquemment diagnostiqué en Ontario, derrière le cancer du sein. Chez les hommes, seul le cancer de la prostate est plus fréquent, alors que chez les femmes, seul le cancer du sein est plus fréquent. Chez les hommes, la probabilité de développer un cancer du poumon à un moment ou à un autre est de 1 sur 17 alors que cette probabilité est de 1 sur 18 chez les femmes. Le risque augmente avec l'âge. Chez les hommes et les femmes, le cancer du poumon est la principale cause de décès associée au cancer en Ontario.
Facteurs de risque que vous pouvez modifier ou contrôler

Tabagisme
Fumer multiplie par neuf le risque de développer un cancer du poumon, certaines études suggèrent même que ce comportement pourrait multiplier ce risque par vingt. Plus vous fumez et plus longtemps vous fumez, plus vous risquez de développer un cancer du poumon. La consommation de cigares ne constitue pas une solution de rechange plus sécuritaire puisque ces derniers augmentent aussi le risque de développer un cancer du poumon.
Le tabagisme est responsable de 71 % de tous les cas de cancer du poumon en Ontario. Bien que les taux d’incidence et de mortalité du cancer du poumon sont en baisse chez l’homme, ils ont augmenté pendant les années 1980 et 1990 chez la femme avant de se stabiliser vers la fin des années 1990. Ces changements sont probablement attribuables au fait que les taux de tabagisme ont diminué plus rapidement chez les hommes que chez les femmes pendant les dernières décennies. De même, il est important de savoir que même les gens qui ne fument pas peuvent développer un cancer du poumon.
Le tabagisme est dangereux parce qu’il endommage les cellules des poumons et qu’il peut causer des mutations de l’ADN des cellules. Certains produits chimiques présents dans la fumée du tabac interfèrent avec les gènes qui aident l’organisme à empêcher la croissance des tumeurs et à éliminer les cellules endommagées.
Lorsque vous cessez de fumer, les poumons commencent à se régénérer. Le risque de développer un cancer du poumon commence à diminuer de 2 à 5 ans après avoir cessé de fumer. Dans les 10 années qui suivent, le risque de développer un cancer du poumon diminue environ de moitié (de 30 % à 50 %). Les anciens fumeurs qui ont cessé de fumer il y a plus de 20 ans courent le même risque de développer un cancer du poumon que les gens qui n’ont jamais fumé. Plus une personne cesse de fumer tôt dans sa vie tout en demeurant loin du tabac longtemps, plus ses risques de développer un cancer diminuent.
Fumée secondaire
Être près d’une personne qui fume (ce qu’on appelle la fumée secondaire ou le tabagisme passif) vous expose aux produits chimiques carcinogènes présents dans la fumée du tabac. Vivre avec un fumeur ou être exposé à la fumée secondaire au travail peut augmenter de 20 à 40 % le risque d’un non-fumeur de développer un cancer du poumon. Plus une personne est exposée longtemps à la fumée secondaire, plus les risques sont importants. Certaines données indiquent que l’exposition d’un enfant à la fumée secondaire peut augmenter son risque de développer un cancer du poumon à l’âge adulte.
Expositions environnementales ou professionnelles
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Vivre dans une grande ville ou à proximité
Le fait de vivre dans une grande ville pendant au moins dix ans vous expose aux émissions en suspension dans l'air que rejettent les gaz d’échappement des véhicules, les usines industrielles et les systèmes de chauffage résidentiel. Ces émissions libèrent des particules fines et ultrafines dans l’atmosphère. Lorsque vous les inhalez, ces particules peuvent s’incruster profondément dans vos poumons et endommager votre système respiratoire – ce qui accroît votre risque de développer un cancer du poumon. Le risque est plus élevé pour les gens qui vivent près des autoroutes et des artères principales.
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Amiante
Le terme amiante renvoie à un groupe de six minéraux fibreux que l’on trouve dans certains types de roches et de sols. En raison de sa résistance à la chaleur, l’amiante était auparavant utilisé dans une grande variété d'applications industrielles et de produits de consommation. L’exposition professionnelle aux fibres d’amiante peut se produire durant l’effritement ou l’extraction minière de dépôts ou de produits d’amiante naturel ou dans les cas de détérioration des matériaux contenant de l’amiante pendant leur utilisation ou au cours de travaux de construction ou de démolition, ou encore de réparation ou de rénovation dans les maisons. Lorsque l’on déplace ou endommage un produit d’amiante, il se peut que des fibres d’amiante soient libérées dans l’air. Si elles sont inhalées, ces fibres peuvent se loger dans les poumons et causer des dommages et de l’inflammation qui augmentent le risque de développer un cancer du poumon. Les personnes qui sont exposées à l’amiante ont un risque accru de développer un cancer du poumon si elles fument également.
Consultez votre superviseur, spécialiste en santé et sécurité, hygiéniste industriel et/ou représentant syndical local concernant l’exposition dans votre milieu de travail. Voici certaines des questions à poser:
- Le sujet de l’amiante est-il abordé dans la formation en santé et sécurité?
- Un contrôle de la qualité de l’air a-t-il été effectué? Le cas échéant, comment les résultats se comparaient-ils aux limites d’exposition en milieu de travail fixées pour l’amiante?
- Quelles mesures a-t-on prises pour contrôler l’exposition à l’amiante?
- Toutes les sources potentielles d’amiante ont-elles été identifiées et étiquetées?
Il est important de discuter avec votre superviseur, votre spécialiste en santé et sécurité et/ou votre représentant syndical local si vous pensez être exposé à l’un ou l’autre des procédés ou des substances répertoriés ci-dessous dans votre milieu de travail. Des mesures de santé et sécurité, y compris les contrôles et l’équipement de protection individuelle en milieu de travail, devraient être prises par votre employeur et vous-même afin de limiter votre exposition.
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Arsenic et composés inorganiques d'arsenic
L’arsenic était utilisée par le passé et est toujours utilisée à des fins commerciales dans plusieurs procédés industriels, comme dans la fabrication de certains métaux, produits pharmaceutiques, produits de préservation du bois, produits chimiques agricoles et pesticides, de même que dans la production d’alliages, de verre et dans les industries de l’extraction minière et de la fusion. Une autre source possible d’exposition professionnelle à l’arsenic est l’utilisation de combustibles fossiles, comme le charbon ou le gaz. L’exposition professionnelle à l’arsenic peut accroître de manière significative le risque de cancer du poumon. Certaines données indiquent également que les fumeurs peuvent être plus sensibles aux effets dommageables de l’arsenic.
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Échappement des moteurs diesel
L’échappement des moteurs diesel contient un mélange complexe de matières particulaires diesel (MPD) qui sont suffisamment petites pour être inhalées et pénétrer profondément dans les poumons. Ces particules peuvent causer des dommages aux poumons et accroître le risque de développer un cancer du poumon. Les personnes qui sont fréquemment exposées aux gaz d’échappement des moteurs diesel, comme les mineurs de fond, les camionneurs, les employés de chemin de fer, les mécaniciens d'équipement lourd et les travailleurs de la construction (entre autres) ont un risque accru de développer un cancer du poumon. Le risque augmente en fonction du degré d’exposition.
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Radon
La radon est un gaz radioactif, incolore et inodore qui est naturellement libéré dans l’environnement lorsque se désintègrent l’uranium et d’autres substances radioactives. Les niveaux de radon dans l’environnement varient entre les différentes régions d’un même pays – ou même entre les différents secteurs d’une même région ou alors d’un immeuble à l’autre. Selon leur emplacement géographique, les gens qui travaillent dans des mines souterraines, des métros, des tunnels, des sites de construction, ou des sous-sols peuvent être exposés au radon. S'il y a présence de radon dans un immeuble ou un site mal ventilé, celui-ci peut s’accumuler. Lorsque respiré, le radon peut augmenter le risque de dommage aux poumons et de cancer du poumon. De nombreuses études démontrent que les gens exposés au radon ont également un risque accru de développer un cancer du poumon.
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Poussière de silice et silice cristalline
La silice et silice cristalline sont des composants naturellement présents dans certains types de roches, de sable, de granite, d’argile et de minéraux. Parmi les formes courantes de silice cristalline, on trouve le quartz et la cristobalite. Le sable et le gravier sont utilisés dans la fabrication de verre et de céramique, en plus d’être utilisés dans les fonderies. Les cristaux de quartz sont utilisés dans la fabrication de bijoux et d’appareils électroniques et optiques. Une autre forme de silice, la terre de diatomées, est utilisée comme substance de remplissage dans les pesticides, les produits nettoyants et dans d’autres produits. L’exposition professionnelle à la poussière de silice et à la silice cristalline peut toucher les mineurs, les agriculteurs et les gens qui exécutent des travaux de démolition du béton, de projection abrasive, de taille de la pierre, d’exploitation de carrières et qui œuvrent dans des industries où l’on utilise la silice. Lorsque respirées, les particules de silice se logent profondément dans les poumons. L’exposition chronique à la poussière de silice et à la silice cristalline peut nuire à la capacité des poumons d’éliminer les débris et causer une inflammation persistante. Cela peut accroître le risque de développer un cancer du poumon.
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Composés de nickel
Le nickel est un métal dur que l’on trouve dans une grande variété de minerais et que l’on utilise dans les industries de l'extraction minière, du broyage et de la fusion. Il est possible d’être exposé aux composés de nickel dans les usines de fabrication d’alliages de métal, de production d’acier, de placage de métaux et d'électroformage, les raffineries de nickel, les raffineries de pétrole, les usines d'hydrogénation des graisses et des huiles, les usines de gazéification du charbon et les usines de production de piles. Les gens qui sont exposés au nickel dans leur milieu de travail présentent un risque accru de développer un cancer du poumon par rapport aux gens qui ne sont pas exposés.
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Béryllium et les composés de béryllium
Le béryllium est un métal naturellement présent dans certains types de roches, de charbons, d'huiles, de sols et de poussière volcanique. Il entre dans la fabrication d’alliages de métal, comme ceux utilisés pour fabriquer des avions, des voitures et des camions, d’équipement informatique et photographique, d’équipement sportif et d’un certain nombre de produits de consommation, comme les ponts dentaires. L'exposition professionnelle aux composés de béryllium et à la poussière de béryllium en suspension dans l'air est la voie d’exposition la plus courante pour l’humain et peut se produire dans les industries de l’énergie, de l’électricité, de la défense et de la prévention des incendies. Il a été constaté que les travailleurs des usines de transformation du béryllium présentent un risque accru de développer un cancer du poumon. Le risque augmente en fonction de la longueur et de l’intensité de l’exposition.
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Cadmium et composés de cadmium
Le cadmium est un métal mou utilisé dans la production de pigments et de piles nickel-cadmium, de même que dans les industries du placage des métaux et du plastique. L’exposition professionnelle au cadmium peut aussi avoir lieu dans des fonderies de zinc, de plomb et de cuivre. Pour la plupart des gens, l’une des principales sources d’exposition au cadmium est la fumée de cigarette : le cadmium est effectivement l’un des nombreux produits chimiques présents dans la fumée de cigarette. Les gens qui sont exposés au cadmium en milieu de travail ont un risque de développer un cancer du poumon beaucoup plus important.
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Composés de chrome (VI)
Le chrome est un métal que l’on trouve à l’état naturel dans les roches, les animaux, les plantes et les sols. Il existe plusieurs types de chrome. Le chrome (IV) ou chrome hexavalent est utilisé pour le chromage, la production de ferrochrome (un alliage de chrome et de fer) et la fabrication de colorants à base de textile, de peintures, d’encres, de poudres imprimantes pour photocopieurs, de pigments, de produits de préservation du cuir et du bois, de plastiques et d’inhibiteurs de corrosion. Il est également utilisé pour traiter l’eau des tours de refroidissement et les boues de forage. Parmi les autres industries où une exposition professionnelle au chrome (IV) est possible, il y a le raffinage du minerai, la production d’acier inoxydable, la production de certains produits chimiques utilisés dans les précédés à haute température (production réfractaire), les usines de production de ciment et la fabrication de garniture de freins d’automobile et de convertisseurs catalytiques. Même s’ils contrôlent leur exposition au tabac, les gens exposés à de hauts niveaux de chrome (IV) ont un risque accru de développer un cancer du poumon.
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Rayons X et rayons gamma
Selon la quantité de radiation à laquelle une personne est exposée, les rayons X et les rayons gamma peuvent endommager les poumons et accroître le risque de développer un cancer du poumon. Les gens qui travaillent à proximité de sources de rayons X ou de rayons gamma peuvent être exposés à ces rayons pendant des périodes prolongées.
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Expositions professionnelles en fonction de l'industrie
Le fait de travailler dans certaines industries peut entraîner une exposition à certains types de métaux, de poussières, de fibres, de gaz et d’autres composés qui peuvent augmenter le risque de développer un cancer du poumon. Dans chacune de ces industries, la quantité de produits chimiques cancérigènes rejetés varie en fonction du type de processus utilisé et des mesures de sécurité mises en place afin de diminuer l’exposition. L’exposition aux substances cancérigènes peut également varier en fonction de la proximité que vous avez avec ces substances dans le cadre de votre travail, de la période depuis laquelle vous effectuez ce travail et du fait que vous portez, ou non, des vêtements protecteurs, un appareil de respiration et des gants.
Vous ne pouvez changer pas l’endroit où vous avez travaillé par le passé et vous ne pourrez possiblement pas plus changer l'endroit où vous travaillerez dans le futur. Vous pourriez cependant être en mesure de diminuer votre risque en utilisant l’équipement protecteur adéquat et en faisant d’autres choix santé.
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Les peintures
Les produits chimiques présents dans les peintures et les colorants varient selon les différentes formulations de peintures. L’exposition peut aussi varier en fonction des métiers liés à la peinture (p. ex. peintre en bâtiment, peintre artistique et peintre de biens de consommation). Les peintres et les gens qui travaillent dans des endroits où l'on fabrique de la peinture ou des colorants peuvent respirer des substances cancérigènes comme l’arsenic, le cadmium, le chrome (IV), le nickel et la silice ou entrer en contact par la peau avec ces dernières. Le risque est plus élevé si vous n'utilisez pas d’équipement protecteur comme des appareils respiratoires et des gants.
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Fonderie de fer ou d’acier
Les fonderies de fer et d’acier peuvent utiliser différents processus et matériaux qui exposent les travailleurs à une grande variété de produits chimiques, de métaux, de poussières et de gaz. Parmi les substances les plus dangereuses, il y a la poussière de silice, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), le chrome en suspension dans l’air et les composés de nickel. Le risque de développer un cancer du poumon augmente en fonction de votre degré d’exposition et de la période depuis laquelle vous travaillez dans cette industrie.
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Fabrication de caoutchoucs
Les travailleurs de l’industrie de la fabrication de caoutchoucs sont exposés à la poussière et à d’autres émissions dans le cadre de leurs opérations de fabrication, de manipulation, de broyage, d’extrusion, de séchage et d’assemblage de produits à base de caoutchouc naturel et synthétique. Les produits chimiques précis ont changé avec le temps et dépendent de l’équipement utilisé par l’usine et du type de produit fabriqué. L’exposition chronique à certaines des émissions générées pendant le processus de fabrication de caoutchouc peut accroître le risque de développer un cancer du poumon.
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Four à coke
Le coke est un charbon ayant été carbonisé pour être utilisé dans des hauts fourneaux pour la fabrication de fer et d’autres industries de la fusion de métaux. Les gens qui travaillent à proximité de fours à coke sont exposés à des émissions contenant des substances associées à un accroissement du risque de développer un cancer du poumon. Parmi ces substances, il y a les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et les vapeurs (volatiles) du goudron (un sous-produit gazeux dérivé de la combustion du charbon afin de produire du coke ou de sa gazéification afin de produire du gaz de houille) ou du brai de goudron de houille (le résidu produit par la distillation ou le traitement thermique du goudron). Les gens qui travaillent à proximité de fours à coke peuvent également être exposés à d’autres composés comme l’amiante, la silice, l’arsenic, le cadmium et le nickel.
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Gazéification du charbon
Le processus de transformation du charbon en des formes d’énergie de remplacement (p. ex les gaz naturels synthétiques) libère des émissions contenant des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), de l’arsenic, de l’amiante, de la silice, du cadmium, du nickel et d’autres produits chimiques. Les gens qui travaillent dans une usine de gazéification du charbon ont un risque accru de développer un cancer du poumon.
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Fusion de l’aluminium
Les gens qui travaillent dans une usine où l'on utilise des procédés électrolytiques pour produire de l'aluminium peuvent être exposés à des émissions contenant des substances comme le goudron, les vapeurs de goudron (volatiles) ou les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). L’exposition prolongée pourrait accroître le risque de développer un cancer du poumon.
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Facteurs de risque que vous ne pouvez pas modifier ou contrôler
Antécédents familiaux
Jusqu’à maintenant, on n’a pas été en mesure de découvrir un gène particulier de prédisposition au cancer du poumon. Parallèlement, certaines données probantes suggèrent que le fait d’avoir un parent sanguin au premier degré (mère, père, frère, sœur ou enfant) atteint du cancer du poumon accroît le risque. Ce risque peut, en partie, être attribuable à des comportements partagés comme celui de fumer ou d'être exposé à la fumée secondaire. Les chercheurs tentent toujours d’établir si les mutations génétiques prédisposant au cancer peuvent être héréditaires.
Ce que vous pouvez faire pour vous protéger

Vivez sans fumée
La chose la plus importante que vous puissiez faire pour diminuer votre risque de développer un cancer du poumon est de vivre sans fumée : éviter de fumer des produits du tabac (cigarettes et cigares) et de vous exposer à la fumée secondaire.
Cesser de fumer procure des bienfaits immédiats, y compris les suivants :
- Amélioration des sens du goûter et de l'odorat.
- Après quelques semaines, la capacité pulmonaire commence à s’améliorer alors que sont remplacées les cellules endommagées.
- Atténuation de la toux, de la congestion des sinus et des essoufflements.
Quelques semaines après avoir cessé de fumer, le risque du fumeur de développer un cancer du poumon commence à diminuer. Le risque de développer d’autres maladies, comme les maladies de cœur, commence aussi à baisser. Plus les gens sont jeunes lorsqu’ils arrêtent de fumer et plus ils vivent longtemps sans fumée, plus leur risque de développer un cancer du poumon diminue.
Voici quelques conseils si vous êtes un fumeur qui est prêt à abandonner le tabagisme
- Comme fumeur, on vous a probablement déjà dit qu’abandonné le tabagisme est l’une des meilleures choses que vous pouvez faire pour votre santé. Ne vous inquiétez pas si vous avez déjà essayé d’arrêter de fumer et avez fait une rechute. Certaines personnes mettent jusqu’à six fois avant de réussir à vivre sans fumée. Chaque tentative que vous faites vous rapprochera de votre objectif de vivre sans fumée et en meilleure santé.
- Même avant d'être prêt à arrêter de fumer, vous pouvez commencer à prendre le contrôle en retardant et en vous distrayant. Retardez de cinq ou dix minutes la consommation de votre prochaine cigarette en vous distrayant pour penser à autre chose. Avec le temps, vous constaterez sans doute que vous renforcez peu à peu votre contrôle et que vous pouvez retarder la consommation de cigarettes de plus en plus longtemps. Félicitations – vous êtes sur la bonne voie pour contrôler votre envie de fumer, au lieu de demeurer sous son emprise.
- La planification est la clé du succès. Élaborez un plan concernant la façon dont vous cesserez de fumer (réduction de la consommation, sevrage brutal ou utilisation d’une aide antitabagique) le moment où vous arrêterez de fumer (la date) et les gens qui vous aideront à atteindre votre objectif et qui joueront le rôle de parrain, marraine ou de motivateur anti-tabac. Votre parrain, marraine ou motivateur anti-tabac devra être une personne sympathique, mais également ferme qui vous aidera à rester sur la bonne voie.
- Faites une liste des raisons que vous avez d’arrêter de fumer et affichez-la à un endroit où vous pourrez la voir régulièrement. Tout le monde a ses propres raisons de cesser de fumer. Elles pourraient ressembler aux raisons suivantes :
- Je veux me sentir mieux.
- Je ne veux pas mourir et quitter ma famille.
- Je suis une personne intelligente, mais les cigarettes me donnent un air ridicule.
- Je ne veux pas polluer l’air que respire ma famille.
- J’en ai assez d’être toujours à bout de souffle.
- Je ne veux plus sentir le cendrier.
- Au moment d’élaborer votre plan pour arrêter de fumer, examinez toutes les options qui s’offrent à vous. N’ayez pas peur de demander de l’aide. Six fumeurs sur dix ont recours à une aide antitabagique. Consultez votre médecin, votre infirmière-praticienne ou votre pharmacien au sujet de la thérapie de substitution de la nicotine, des médicaments et des programmes d'abandon du tabagisme.
- Obtenez le soutien d’autres personnes en vous inscrivant à un programme d’abandon du tabagisme ou en joignant un groupe de soutien. Votre bureau de santé publique local peut vous mettre en contact les programmes de renoncement au tabac de votre communauté. Il existe également des groupes et des blogues en ligne où les gens souhaitant arrêter de fumer échangent des idées et s’entraident.
- La plupart des fumeurs trouvent qu’ils ressentent l’envie d’en allumer une dans des endroits particuliers ou durant certaines activités. Prenez une minute, allez vous chercher un crayon et un papier et écrivez les circonstances qui vous donnent envie de fumer. Puis, pensez à ce que vous pouvez faire pour éviter ces endroits ou ces activités. Par exemple, si vous allumez toujours une cigarette avec votre café matinal, essayez de boire plutôt du thé ou de prendre votre café plus tard dans la journée pour interrompre cette habitude.
Voici quelques conseils si vous êtes un fumeur qui envisage d'abandonner le tabagisme
- Prenez en note ou réfléchissez à la façon dont vous pourriez vous sentir si vous arriviez à cesser de fumer. Par exemple, vous sentiriez-vous mieux face à vous-même et davantage en contrôle de votre vie. Est-ce que cela ferait de vous un meilleur modèle pour vos enfants ou vos proches? Est-ce que cela augmenterait vos chances de profiter d’une retraite en santé? Songez à quoi ressemblerait votre vie si vous parveniez à cesser de fumer.
- Faites le suivi de votre consommation de tabac. Parfois, le simple fait de réaliser la quantité de tabac qu’ils fument – et d’en être davantage conscients lorsqu’ils prennent une cigarette – peut aider certaines personnes à réduire leur consommation. Prenez note de chacune des cigarettes que vous fumez en vous servant de votre téléphone cellulaire, d’un morceau de papier ou de votre ordinateur.
- Prenez rendez-vous avec votre médecin ou votre infirmière praticienne ou alors allez voir votre pharmacien pour discuter des programmes et des aides antitabagiques qui pourraient vous être utiles pour arrêter de fumer. Examinez toutes les options qui s’offrent à vous afin de réfléchir à ce que vous pourriez faire à l’avenir.
- Rappelez-vous que tout le monde peut changer, le simple fait d’être un fumeur aujourd’hui ne signifie pas que vous devrez continuer à fumer demain. Des millions de Canadiens – y compris les gens qui fument depuis des décennies – ont arrêté de fumer. Chaque fois que vous tentez d’arrêter de fumer, vous vous rapprochez de votre objectif de vivre sans fumée pour de bon.
Conseils pour éviter la fumée secondaire
Les non-fumeurs qui sont régulièrement exposés à la fumée secondaire peuvent présenter un risque accru de développer un cancer du poumon. Pour limiter au maximum votre risque, tentez d’éviter dans la mesure du possible la fumée secondaire.
- Pensez aux moments et aux endroits où vous êtes exposé à la fumée secondaire. Est-ce à la maison, dans la voiture ou dans des endroits publics? Une fois que vous aurez déterminé le moment et l’endroit où cela se produit, tentez de trouver des façons de changer les choses. Pourriez-vous imposer une interdiction de fumer dans votre maison ou dans votre voiture?
- Il peut être difficile de demander à vos amis et à votre famille de ne pas fumer en votre présence. Vous devez toutefois vous rappeler que vous faites cela pour protéger votre santé. Expliquez leur les effets que leur fumée pourrait avoir sur votre santé.
- Concentrez vous sur votre objectif à long terme : vivre longtemps et en bonne santé avec les gens que vous aimez.

Apprenez-en davantage sur les façons de vous libérer et de rester libéré du tabac ou d’aider une personne qui vous est chère à arrêter de fumer :
- Pour cesser de fumer, parlez à un mentor de Santé811 en appelant 811, ATS 1 866 797-0007.
- Visitez le site Web de Téléassistance pour fumeurs pour être mis en relation avec un groupe d’ex-fumeurs en ligne, d’accompagnateurs en abandon du tabac et de ressources additionnelles. Vous pouvez aussi texter ECRASONS au numéro 123456 (en Ontario) pour vous aider à cesser de fumer.
- Le site Web Cessez de fumer du Ministère ontarien de la Santé.
- Le Programme Sur la voie de la réussite de Santé Canada.
- Visitez RessourcesJArrete.ca pour trouver un conseiller ou un groupe d'aide à l'abandon du tabac dans votre communauté.
- Faites de votre maison et de votre voiture des environnements sans fumée.
- Consultez le site web Programme pour la lutte contre le tabagisme pour accéder aux ressources concernant les membres des Premières nations, les Inuits et les Métis et les autochtones vivant en milieu urbain (en anglais).
Protégez-vous au travail
Vous ne pouvez pas changer l’endroit où vous avez travaillé par le passé et ni peut-être même l'endroit où vous travaillerez dans le futur. Pour vous protéger, discutez avec votre superviseur, spécialiste en santé et sécurité, hygiéniste industriel ou représentant syndical local de l’exposition possible dans votre milieu de travail. Posez les questions suivantes:
- Un contrôle de la qualité de l’air a-t-il été effectué dans votre milieu de travail et quels sont les niveaux d’exposition par rapport aux limites d’exposition en milieu de travail qui sont fixées?
- Une exposition aux microbes aérogènes entraînée par des substances cancérigène est-elle possible au travail?
- Quelles mesures ont été prises pour contrôler ou limiter votre exposition?
Les employeurs et les employés sont tenus de contrôler et de réduire l’exposition en milieu de travail. Votre employeur est responsable de mettre en place des contrôles techniques et administratifs (p. ex. utiliser des solutions de rechange moins dangereuses, la ventilation et des enceintes, réduire le temps d’exposition au travail) et d’offrir une formation et de l’équipement de protection individuelle aux employés, le cas échéant.
Les employés peuvent prendre des mesures pour se protéger. Voici certaines des mesures que vous pourriez prendre en tant qu’employé:
- Être conscient des matières dangereuses utilisées dans votre milieu de travail.
- Respectant les règlements sur la santé et la sécurité fournis par votre employeur.
- Dans la mesure du possible, en travaillant à l’écart de la source d’exposition et en réduisant au minimum la période de temps pendant laquelle vous manipulez les matériaux.
- Utiliser l'équipement de protection adéquat, comme des respirateurs, des vêtements de protection, des gants, des bottes ou des écrans faciaux.
- Adopter des pratiques sécuritaires au travail comme l’utilisation d’une ventilation par aspirationà la source et des enceintes partielles, dans la mesure du possible.
- Éviter de manger ou de boire dans les endroits où il y a des gaz, des fumées ou des poussières.
- Maintenir de bonnes pratiques d’hygiène et d'entretien, comme garder propres les surfaces de votre espace de travail, faire un nettoyage de la peau lors des pauses et à la fin de la journée de travail et laver régulièrement vos vêtements de travail.
- Utiliser des vêtements de travail jetables ou réutilisables devant être laissés sur votre lieu de travail que vous n’aurez pas à ramener à la maison.
Même si vous ne présentez aucun symptôme du cancer du poumon, comme une toux ou de la difficulté à respirer, parlez à votre médecin ou à votre infirmière praticienne de votre exposition en milieu de travail. Il s'agit là de renseignements importants que votre médecin ou votre infirmière praticienne doit connaître.

Pour en apprendre davantage :
- Pour en apprendre davantage sur au sujet des carcinogènes connus ou non auxquels les Canadiens sont exposés, visitez le site Web de CAREX Canada (en anglais).
- Pour poser des questions, référez-vous au site Web du Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail ou composez le 1-800-668-4284.
- Obtenez davantage de renseignements sur les normes de santé et sécurité au travail auprès du ministère du Travail de l’Ontario ou appelez l’InfoCentre de santé et de sécurité au travail du ministère du Travail au 1-877-202-0008 (TTY 1-855-653-9260).
Informez-vous au sujet du radon
Les niveaux de radon varient au sein de la province. Même à l'intérieur d’une région, les niveaux de radon peuvent varier d’une maison à l’autre et en fonction des différentes périodes de l’année. Si vous avez des inquiétudes quant aux niveaux de radon dans votre maison ou votre immeuble ou si on y a détecté du radon, Santé Canada a des recommandations à vous proposer.

Pour en apprendre davantage :
Diminuer votre risque lié à la pollution atmosphérique
Si vous vivez dans une grande ville, consultez régulièrement votre indice local de la qualité de l’air et prévoyez vos activités en conséquence. Les jours où la qualité de l’air est mauvaise, vous pourriez vouloir éviter de faire des activités exténuantes à l’extérieur, surtout dans les endroits où la circulation est intense.

Pour en apprendre davantage :
- Visitez le site Qualité de l'air Ontario.
- Pour entendre un enregistrement en français des évaluations de la qualité de l'air et des prévisions composez le 1-800-221-8852, si vous préférez plutôt entendre cet enregistrement en anglais, composez le 1-800-387-7768 (416-246-0411 à Toronto).
- Pour en apprendre davantage concernant Le trafic routier et la pollution atmosphérique.